Geneviève Odier : "Carl Rogers, Etre vraiment soi-même" aux éditions Eyrolles.

En voici quelques extraits choisis , qui me parlent particulièrement :
- Page 97 : "Une écoute attentive dénuée de jugement constitue une force thérapeutique puissante même sans avoir l'intention d'amener une aide quelconque. Elle confère à l'individu un sens de la personne, une sensation d'identité".

- Page 28 : " Ce que rogers réfute à l'époque, c'est le pouvoir que les thérapeutes exercent sur leurs patients. Il y voit une manière d'imposer une vision des choses en s'attachant principalement à des croyances personnelles. Dans ce procédé, la pensée et l'expérience intime des patients sont très peu prises en compte. Or, pour Rogers, l'expérience du client prime sur toute théorie. Il ne peut adhérer au fait qu'une instance extérieure soit plus compétente que le client lui même pour juger de ce qui est juste pour lui."

- Page 126 : " L'individu n'a besoin ni de conseils, ni de logique pour comprendre ses difficultés. Etre soutenu dans sa recherche d'acceptation de soi pour acquérir un regard positif inconditionnel sur lui-même au lieu de l'attendre d'autrui lui donne une aisance et une confiance bien plus opérante. ...le thérapeute participe à la mise en lumière des pensées et des attitudes du client. La libération des émotions stimule la capacité de percevoir son ressenti interne et, ainsi, de mieux gérer ses propres conflits psychiques."

- Page 141 : "L'art du thérapeute va consister à marcher pas à pas à côté de son client. Il va s'efforcer d'être le plus exactement possible là où ce dernier se trouve. Avec une infinie patience, sans exercer aucune contrainte, il va explorer avec lui ses zones d'ombre à tâtons, par petites touches. Les sentiments profondément enfouis, les sensations réprimées, les émotions suspendues, les protestations muselées, tout ce qui n'a pas trouvé jusqu'ici la possibilité de se dire, de se vivre, va resurgir et sera expérimenté à nouveau....En effet, la capacité d'être pleinement soi, libre et autonome, suppose que toutes les expériences soient accessibles à la conscience."

- Page 191 : "Rogers était contre l'idée d'établir un diagnostic dans le cadre de la psychothérapie. Sans ignorer évidemment, l'existence de troubles psychologiques, il était convaincu que le diagnostic était inutile, voire néfaste, dans ce contexte. Dans cette approche rogerienne, la notion de maladie n'est pas prédominante bien que le trouble psychique soit pris en compte, bien entendu. La conception de la personne dans sa globalité prime sur celle de son éventuelle maladie. Le client est pris en considération indépendamment de ses perturbations. L'accent n'est pas mis sur le trouble psychologique qui est inclus dans la totalité de la personne sans être exclusif par rapport aux autres parties. Autrement dit, une partie en bonne santé qui  fonctionne d'une manière adéquate cohabite avec la partie souffrante, "mal adaptée", le trouble psychique. La personne est toujours considérée dans son ensemble à un moment donné."