Arouna Lipschitz : "La voix de l'amoureux" ou "Savoir aimer plutôt que de rêver d'amour"
Complet « dépaysement cultuel » pour moi que de lire ces lignes empreintes de spiritualité juive mélangée à une vie d’ashram, de contemplation, de guru.
Avant de vous donner, comme à mon habitude, quelques phrases recueillies de-ci de-là au fil de ma lecture, je souhaite commenter un peu mon ressenti.
Je ne garde que 2 points positifs à la lecture de ce livre, un peu comme des mises en garde évidentes pour nos vies à tous :
- 1 - Analyser chaque mouvement de son conjoint, ainsi que sa propre réaction, à la lecture psychanalytique est un vrai danger pour l’amour et la durée de vie d’un couple.
- 2 - Penser qu’il y a une raison, une explication de ce que nous sommes devenus adultes dans l’enfance est peut-être vrai, mais poussé à l’extrême cela empêche de prendre sa vie en main et laisse certaines personnes dans un vrai fatalisme.
Je me demande sur quelle base l’auteure se permet de nous donner des leçons sur l’amour, la façon d’aimer, le couple alors qu’à l’évidence, elle seule trouve grâce à ses yeux et qu’elle ne supporte bien que sa propre compagnie.
Arouna Lipschitz est docteur ès lettres, sémanticienne, philosophe de la relation, chercheur en psychanalyse, kabbale et yoga et enseignante – gouru dans un ashram. Quel CV ! Et pourtant, interviewée à la sortie de ce livre, elle dit elle-même qu’à 54 ans elle continue à chercher l’amour, que c’est sa quête.
Bien sûr, je lui souhaite de trouver l’amour. Peut-être lui faudra-t-il d’abord apprendre qu’Aimer c’est s’accepter : accepter l’autre, s’accepter soi-même et accepter nos imperfections respectives, cela sur des mois et des années et pas seulement à la pleine lune quand les chakras sont ouverts à je ne sais quelle spiritualité.
Quelques phrases retenues au fil de la lecture : (parce que quand même elle dit bien les choses!!)
Page 21 : « Quand nous cessons de vouloir convaincre tout un chacun de la pertinence de nos choix, c’est que nous y croyons enfin nous-mêmes »
Page 82 : « L’inconscient n’est pas seulement un réservoir d’ombres effrayantes à traverser mais aussi celui de nos aspirations au sublime, à la noblesse de l’amour, à la grandeur d’âme, aux élans mystiques, en un mot au sens du sacré ! »
Page 93 : « Les messagers, qu’on les appelle anges, inspirations ou « hasards », ces diverses faces d’un dieu qui communique, nous proposent des thèmes de réflexion. A nous ensuite d’écrire, dans une liberté restreinte non par le ciel mais par nos propres limites, les prochains chapitres de notre histoire. Sans ce pouvoir d’interprétation nous serions des robots. »
Page 94 : « La véritable beauté n’est pas affaire de beaux traits. Elle naît de la lumière qui illumine la face humaine lorsque Dieu vient à l’esprit, lorsque l’homme entre en contact avec son âme. »
Page 95 : « Si on est incapable de déclarer ses valeurs, on n’a jamais de compte à rendre sur ses comportements. Ils sont justifiés par les aléas du ressenti. En ce sens, on n’est pas une femme ou un homme de « parole ».»
Page 162 : « Il faut un jour, cesser d’attendre de nos parents, spirituels comme biologiques, la confirmation de notre valeur …C’est ce qui ouvre au miracle de la paix familiale et probablement conjugale. »
Page 184 : « On ne peut oublier ce qu’on sait au plus profond de son âme. L’amour est au commencement. En lui, nous vivons, nous nous mouvons et avons notre existence. L’ennui est que pour le vivre sur terre il faut le transformer en verbe d’action : aimer ! Qui plus est en verbe transitif : aimer quelqu’un ! »
Page 186 : « Les gens qui ont besoin des gens sont les plus heureux de la terre, chante Barbra Streisand. N’avoir besoin de personne n’est pas une preuve d’autonomie mais une illusion d’indépendance ancrée dans l’ignorance. »